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"Je voudrais tant que l'Église m'accompagne."

EXTRAITS DES PROPOS DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE LORS DE LA RENCONTRE AVEC LES MEMBRES DE LA CONFÉRENCE ÉPISCOPALE.

<<Chers évêques ,

le rôle de l’église est de veiller.Mais notre pays si cher à nous tous est un pays de polémique, et la subtilité du langage peut servir la polémique et la nourrir si l’on ne prend garde . Le Bénin va bien, il n’y a pas de crise. Il y’a une fronde sociale c’est vrai.Il y’a une situation un peu tendue. Mais à vouloir préserver la paix ,la quiétude, la tranquillité tel que nous l’entrevoyons au sacrifice de l’effort ,au sacrifice des réformes, au sacrifice des exigences d’une renaissance de notre pays,nous allons compromettre la paix pour les temps à venir.

Œuvrer pour le développement et la paix durable, c’est oser affronter les insuffisances,les difficultés du moment.Se taire et avoir peur d’affronter le mal du jour ,c’est préparer le K.O,c’est contribuer au K.O. Le pays va mal,notre pauvreté va vers la misère. L’école va mal,la santé va mal,les infrastructures tout autant, il n’y a pas d’eau, d’énergie électrique,nos acquis du passé s’effondrent et nous nous réjouissons souvent de dire le Bénin est pays de paix,pays de paix etc ,et chacun fait ce qu’il veut au préjudice du développement.

Ce que je fais ne doit surprendre personne, puisque je l’ai annoncé. Je l’ai dit pendant la campagne quand j’étais candidat à la fonction et j’ai dit que notre pays avait besoin d’être réformé. Et il n’y a nulle part au monde où les réformes se passent sans remous. Je crois que si nous y arrivons ,que nous avons le courage d’affronter les remous qui sont inhérents aux réformes ,le Bénin changera de cap. Je crois fondamentalement et j’espère réussir. Je voudrais vous prier de veiller sur moi, de prier pour moi pour que j’aie le courage d’aller au bout des réformes. Que la quête de la satisfaction du jour, que la quête du populisme, du sourire et de l’applaudissement de mes concitoyens au quotidien ne m’emballent pas et que les critiques, les intoxications et les injures soient pour moi signes de mérite.



J’ai noté, j’ai lu que la conférence épiscopale s’inquiète, a des appréhensions mais garde l’espérance .Je retiens l’espérance et je pense que la conférence a peut être tort d’avoir des inquiétudes. Il ne se passe encore rien de grave dans le pays, il ne se passera rien de grave. Si parfois nous manquons de méthode, de dialogue ou de pédagogie pour faire comprendre le bien fondé des réformes, mieux parce que nous sommes des humains et ce à quoi je suis sensible, sont les conseils quant à la méthode qu’on peut utiliser. Et j’aime bien débattre de chacune des réformes que nous proposons. J’aime bien débattre et je n’ai pas peur de défendre mon opinion sur les choix que nous faisons pour notre pays commun. Je voudrais tant que l’église m’accompagne, m’appuie dans ces choix si difficiles ,mais si nécessaires pour notre redressement.

J’ai noté combien l’église déplore le pouvoir de l’argent que vous avez évoqué, que vous avez stigmatisé à l’occasion des élections 2006 et 2016.Mais au delà des périodes électorales,le pouvoir de l’argent est dévastateur, l’argent a perverti le pays. Et le manque de l’argent comme ces temps ci où on dit que l’argent ne circule pas, n’est il peut être pas le signe que les choses sont entrain de changer?Je ne voudrais pas constater un paradoxe dans vos propos, les gens n’ont ils pas la juste rémunération qui leur est due au titre de leur travail? Avons nous constaté que certains sont privés de leur rémunération alors qu’ils ont rendu le service pour lequel ils sont appelés ? Pourquoi l’argent ne circule plus comme jadis? L’argent dont vous déplorez le mal à certaines occasions est le même qui pourrit le pays chaque jour. Notre pays est dans une situation d’inégalité, d’iniquité déplorable et grave.

Nous sommes tous responsables à divers degrés de la situation qui est la nôtre aujourd’hui. Elle a pu profiter à certains dont moi, je le confesse. Je confesse ma responsabilité, ma co responsabilité. À mon âge et pour le parcours qui a été le mien, je mentirai si je ne confesse pas cette coresponsabilité, je mentirai si je ne confesse pas que cette situation d’iniquité, de mauvaise gouvernance depuis des décennies ne m’a pas profité également. Mais dans la fonction qui est la mienne aujourd’hui, pourquoi devrais je manquer cette opportunité de contribuer à réparer ?Pourquoi ne devrais je pas saisir cette occasion si noble de réparer ? J’en ai une envie démesurée. Ma vie est faite de grâce et je remercie le ciel pour pour toutes les chances que j’ai pu bénéficier ,méritées ou pas .

Mais je voudrais retourner l’ascenseur, retourner l’ascenseur ce n’est pas en donnant à l’église ma fortune, ce n’est pas en donnant à mes concitoyens ma fortune,c’est pas en faisant de l’aumône en distribuant de l’argent ,parce que ça servira à soulager les peines d’un instant. C’est œuvrer à combattre la pauvreté qui caractérise la majorité de nos concitoyens. C’est œuvrer à donner l’espoir que le développement est possible. C’est œuvrer à changer les paradigmes. Nous avons besoin de nouveaux paradigmes,de nouveaux repères, nous avons besoin d’œuvrer à donner de l’eau aux plus pauvres ,à donner un repas par jour aux enfants qui vont à l’école le ventre vide …etc. »

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